L'ARTISTE ET SON OEUVRE
Une fois éditée, l’œuvre ne saurait se confondre avec son créateur. Publiée, elle appartient (par définition) au public qui doit pouvoir l’apprécier sans que nul ne soit obligé de la voir ou entendre.
Si un créateur s’est rendu coupable d’un délit, il doit être poursuivi et condamné pour ce délit et celui-là seul. Sauf si elle fait l’apologie d’un crime, son œuvre n’est pas coupable. En tant qu’objet, inanimé ou pas, elle n’a ni conscience ni responsabilité.
Si le créateur décède, les poursuites s’interrompent. Pourquoi se maintiendraient-elles contre son œuvre ?
Condamne-t-on un enfant pour les crimes de ses parents ? Une oeuvre d'art n'est-elle pas que l'enfant d'un artiste ?
En revanche, pourquoi l'omerta toujours bien pensante qui entoure les cas les plus célèbres n'est-elle jamais punie ? Si oeuvrer peut être un délit, se taire en pleine connaissance de causes n'est-il pas une manière de mal oeuvrer, une man-oeuvre comme une autre ?
A chacun ses circonstances atténuantes si elles existent. Laissons les juges en décider au cas par cas. La priorité est le procès à faire aux hommes, ceux qui disent comme ceux qui taisent. Biologiques comme patrimoniales, les progénitures n'ont pas à payer pour leurs géniteurs.