COMPLEMENTARITE OU GUERRE DES SEXES ?
Complémentarité ou guerre des sexes ? Le 1er mai, ces messieurs offrent un brin de muguet aux femmes de la famille. La tradition est sympathique. Elle peut toutefois interroger aujourd’hui où paraît dans la presse une tribune signée par une centaine d’hommes en soutien au mouvement #MeToo. Parmi eux, l’historien Benjamin Stora, un homme bien placé pour penser les rapports hommes-femmes dans le temps long.
La situation me rappelle les certitudes énoncées par ma mère qui ne remettait pas en cause les dominations masculines au nom de la complémentarité. Faut-il encore que cette dernière ne soit pas le prétexte utile à l’inégalité. Si la complémentarité est évidente en termes de sexes, en quoi l’est-elle sur les plans politiques, économiques ou domestiques ? La complémentarité dévoyée ou détournée de ses vertus entretient de fait la guerre entre les uns et les autres, les violences qui la ponctuent, l’injustice au quotidien dans la répartition des tâches. La complémentarité dans l’égalité est la source des plaisirs ; quand l’injustice se déguise en légitime différence, la souffrance est au rendez-vous.
Ce qui est vrai entre hommes et femmes, l’est entre patrons et employés, maîtres et disciples, grands et petits, intellectuels et manuels… tous citoyens complémentaires qui doivent être égaux. La réalité, hélas, est loin de ce tableau idyllique.