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Le spectateur affranchi
6 juillet 2019

SYMBOLISME NEOLIBERAL !

20180111135711(1) L’automobile fut et reste un symbole de nos sociétés ! Encore faut-il éviter d’y voir l’image de la « liberté », laquelle n’a jamais été donnée qu’à ceux qui, à l’origine, eurent les moyens de s’en offrir une. Avec la démocratisation du produit, tout a changé, lentement, mais sûrement : du symbole (peu partagé) de la liberté, le Quatre-roues-motorisé est devenu celui de l’individualisme le plus égoïste (chacun dans son carrosse contre tous) et de l’irresponsabilité (je pollue et ne respecte pas le code, mais je m’en fiche, je suis un winner).

Au bon temps des Trente Glorieuses, les constructeurs firent le nécessaire pour séduire (et capter) les consommateurs, leur proposant toute une gamme de couleurs à la hauteur des différences de goûts : des bleues, des vertes, des rouges et des pas mûres, des jaunes, des blanches et des (a)rondes, des noires DS présidentielles, des grises versions 2CV, des roses, des rayées ou des « à petits pois »…, tout était possible, tout était réalisable. Mais dans le cadre austère (pas pour tout le monde) des Cinquante Piteuses, quelques firmes organisées en petit cartel complaisant ont imposé leurs cinquante nuances de gris. Finies les couleurs, il faut désormais choisir entre blancs (cassé ou pas), gris-gris et noirs (funèbre ou uber) ; celui qui n’est pas content peut rentrer chez lui en métro ! Seul, ce dernier (malgré la disparition des premières classes devenues inutiles) porte encore des variations de tons, y compris (et surtout) au niveau des banquettes empesées de crasse.

imagesOEZBLR1QLes téléphones portables sont voués à connaître la même histoire. Triomphe de la liberté et de la communication instantanée… pour ceux, du moins, qui purent s’en payer le luxe au démarrage. Maintenant que tout le monde est branché, chacun les yeux rivés sur son écran pour y partager « entre-soi » ses amis et ses haines, deux ou trois géants s’apprêtent à imposer leurs coques en noir et blanc ; le consommateur n’aura plus, alors, que le plaisir de son petit cinéma muet pour pleurer, sa salle obscure (comme un compte privé) pour y papoter… et se taire.

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Le spectateur affranchi
  • Il y eut des spectateurs engagés. Le refusant est un acteur qui entend rester libre autant que faire se peut. Mais sa liberté passe par l'analyse attentive du monde. Un spectateur affranchi est un acteur averti, au mieux du possible.
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