LES MASQUES DE L'INEGALITE

La Covid n’épargne personne, pas de privilège ! Vraiment ? Pour attraper la bebête, sans doute, mais tous ne sont pas également exposés. Ne rêvons pas.

Qui plus est, derrière le masque imposé, l’égalité des hommes n’existe pas. Magie de l’uniforme ! Sauf qu'uni-forme il n'y a pas, sinon dans les têtes. Qu'il s'agisse de tenue scolaire, militaire ou chirurgicale, l'habit n'a jamais fait l'égal et les masques anti-covid sont inaptes à cacher les différences. Pas celles de la couleur de peau ou des rides de l’âge, mais les autres, celles des très bavards codes sociaux-culturels. Regardez-les donc, ces masques. Ils sont tous différents de couleur, de matière, de forme, de moyen d’attache. Il y a les communs chirurgicaux, bleus à lacets blancs ; les fait-maison des plus dépourvus quand la bise du covid fut venue, les sophistiqués des plus snobs que la fois précédente, les rigolos du second degré, les trois pièces dynamiques, les mono-kikis des midinettes, les labelisés de l’entreprise, de l’association ou de la marque tendance ; le masque du pauvre face à celui du riche, du militant actif contre celui du rebelle-à-la-petite-semaine porté sous le nez ou en bandoulière d’oreille, celui qui fait pim-pom du policier à distinguer du pin-pon du pompier, celui contaminé de l’infirmière, celui à micro intégré de l’enseignant, etc. Derrière l’uniforme du masque, les distinctions persistent parce que l’habit ne fait pas le moine ni le cache-sexe l’homme prude.