VRAIS ENFANTS DU PARADIS
Il est toujours étonnant d’observer que ce sont les plus fervents croyants en une vie post-mortem – toutes confessions confondues – qui sont les plus acharnés à interdire à tous – y compris les non-croyants – d’y accéder plus vite. Si, principe de précaution oblige, l’interdit énoncé se comprend (histoire d’éviter des vagues de suicides prématurés), celui-ci n’en relève pas moins du fanatisme religieux ; ou du dernier sadisme quand il impose des fins de vie dans d’inutiles souffrances physiques, voire psychologiques. Quand le condamné est en règle avec lui-même, quelques semaines ou mois de sursis ne méritent pas d’être vécus. Affirmer le contraire sans connaissance de cas relève de la perversité ou d’un manque total d’empathie.
Toute position édictée selon des grands principes ignorant la réalité du vécu est dogmatisme là où la Foi commande la compassion. Le refusant peut croire, il ne dogmatise pas. Les vrais enfants du Paradis sont ceux qui ne vivent pas dans la crainte d'un dieu ; ils cultivent le seul amour de la vie parce qu'ils ne la contraignent pas dans les limites étroites du prêt-à-porter monacal (peu importe le nom de la robe, celui de la rose est préférable).