LA LIBERTE DES GESTES BARRIERES

Montrer les résultats d’un autre pays face à un mal universel pour dénoncer l’incompétence de dirigeants locaux relève de la mauvaise foi caractérisée car la comparaison se limite souvent – pour ne pas dire toujours – à regarder les effets en faisant l’impasse sur les conditions d’exercice. Affirmer que l’on aurait fait mieux est plus malhonnête encore car l’accusateur ignore à chaque fois ces mêmes paramètres sans être plus armé que ceux qu’il critique, manquant comme tout un chacun des repères nécessaires pour bien faire. L’honnêteté intellectuelle oblige à respecter les biens nommés « gestes barrières », ces comportements contraignants mais qui protègent la liberté d’autrui – la seule qui témoigne d'un authentique amour de la liberté – et de se taire car nul, dans l’état actuel de la connaissance, n’est capable de proposer meilleure réponse au mal qui terrasse nos sociétés. La preuve en est que la pandémie touche tous les pays sans distinction de régime politique, niveau de richesses, civilité des populations, variété des méthodes suivies (confinement, non confinement, dépistage, traçage), etc. Les variations en faveur de l’un ou de l’autre ne sont que marginales et tiennent souvent à des paramètres non contrôlables (climat, densités humaines, structures administratives, réseaux de distribution, incidents imprévisibles, etc.). Les sages regardent passer la caravane des braillards et se taisent.