PRIX DU MARCHE ET PRISE D'OTAGES
Bouchons, galères, « abus de pouvoir » de « privilégiés », « prise en otages » des usagers-clients ! Les grèves de transports publics sont détestables. Nul n’en disconviendra. C’est la loi du genre, le prix à payer, la double peine infligée aux Français condamnés à financer les « avantages acquis » tout en subissant les arrêts de bus !
Mais que dire du taxi-scooter qui profite de la circonstance pour doubler ses tarifs et demander 100 euros pour un trajet Roissy-Paris facturé 50 en temps normal ?
« Mais ce n’est pas pareil, c’est la loi du marché ! », clament aussitôt les libérolâtres.
Peut-être s’agit-il, en effet, d’une opportunité ponctuelle et non d’un privilège permanent. La différence est indéniable. Le prix demandé par le transporteur n’en est pas moins un avantage acquis au détriment du client-usager !
Et que se passe-t-il demain quand la RATP ne trouvera plus de candidat pour conduire ses machines ? Quel sera le prix du marché ? Celui du moins cher pour transporter plus ou du flux tendu pour préserver les marges ? Le prix sera-t-il pour toutes les bourses ou pour celui-là seul qui pourra en accepter plus ?
Le prix du marché est toujours celui du plus fort, de celui qui a le pouvoir d’imposer sa loi au client, au fournisseur et/ou au salarié. A à ce jeu, c’est toujours le plus démuni qui perd et ce quel que soit le bout de la chaîne où il se trouve : en amont comme producteur ou en aval comme consommateur.
Quand le travail vaut le prix du chantage (« c’est à prendre ou à laisser »), on n’est pas loin de la prise d’otages ! Retour à la case départ ! Mais celui qui a les moyens, y compris de ne pas pleurer sur le sort des pauvres, heureux hommes auxquels le Royaume des Cieux tend les bras, n’en a rien à faire. « La charité ? » « Il y a des ventes pour cela ! »