QUEL MODELE DE SOLIDARITE ?

Au-delà de la polémique se pose pourtant une bonne question : quel système de solidarité voulons-nous ? Celui où chacun choisit les causes qu’il estime légitime ou celui qui redistribue les participations financières en fonction de choix politiques définis par une majorité représentative ?

Le modèle de la redistribution collective des solidarités nécessite la confiance, mais aussi une transparence adaptée qui permette de contrôler la juste imposition et le bon usage des sommes partagées. Assurer son bon fonctionnement dans un monde où l’individualisme narcissique prévaut, n’est pas gagné !

Le modèle d’attribution personnalisée des aides a le mérite de la libre solidarité, mais donner à chacun le pouvoir de choisir ses chantiers contient le risque de renforcer les inégalités et des formes de communautarisme socioculturel qui feraient s’effondrer les derniers contreforts de la grande maison commune que nous habitons. Dans un monde où l’autosuffisance se complait dans la représentation selfique, l’appel à la magie de la fraternité est un luxe dont il faudrait avoir le courage.

Derrière le choix qui nous est donné, c’est le modèle de l’union sacrée entre une terre, des hommes et une institution qui se joue, celle d’une communauté humaine qui s’est nourrie de pensée humaniste et de philosophie des Lumières pour accoucher d’une cathédrale de valeurs enracinée dans une tradition trois fois millénaire.