QUAND L'INTERDIT FAVORISE LE PIRE...
S’interdire d’interdire n’est pas seulement un slogan de mai 1968 faisant l’apologie d’une liberté débridée. S’arrêter à cette traduction revient à fermer les yeux sur les dangers de l’interdit quand il est brandi comme solution totale – pour ne pas dire finale. Il n’est certes pas interdit d’interdire, mais l’opération est souvent inutile car elle conduit à ignorer que l’interdiction génère toujours des trafics qui ne profitent qu’aux escrocs. Autant qu’il s’inscrit dans le déni du croyant – peu importe la foi – l’interdit est ainsi le meilleur allié du mafieux. De là à penser que ceux qui interdisent sont des mafieux qui s’ignorent, il y a un pas que l’on ne franchira pas : les « interdicteurs » ignorent rarement les multiples aubaines que le détournement de l’interdit leur offre.