LA RETRAITE OUI, MAIS...

« La retraite à 60 ans »... ou 65 ou 70 ans ? Peu importe la date butoir, voilà un bien joli slogan vide de sens et pervers tant que les conditions de leur attribution et les répercussions de la mesure ne sont pas évaluées. Retenons, pour le principe, la version revendiquée par les partis de gauche. Que signifie "retraite à 60 ans" tant que le projet ne précise rien sur le montant de la pension qui y sera attaché, les moyens d'alimenter les caisses, etc. ? Si la pension est dérisoire, le projet ne transforme-t-il pas le droit du salarié à un repos mérité en droit de la collectivité à se débarrasser de ses vieux ; ou le devoir légitime de céder sa place aux plus jeunes en revenu minimum que chaque retraité pourra compléter à sa guise en restant sur le marché en tant que "consultant" (le titre est très tendance) ou tout autre prestation que l'intéressé s'empressera de proposer à  ceux auxquels il pourra faire espérer les avantages de son expérience ou, plus sûrement encore, ceux de son carnet d'adresses ? Dans tous les cas, les objectifs visés par les promoteurs de la loi ne seront pas atteints. Ils seront joyeusement détournés, mais – et sur ce point rien ne change – ce détournement se fera selon la ligne habituelle de fracture sociale : d’un côté les moins favorisés jetés contre une aumône, de l’autre les plus riches qui continueront d’engranger les différences.

Il fut un temps où les syndicats luttaient contre le projet d'établir un droit à la retraite au prétexte que seuls les plus riches, financés en partie par les plus pauvres, en profiteraient. Ils n'avaient pas totalement tort. L'histoire des retraites démontrent que ce sont les mieux lotis qui s'en sortent le mieux ! La Palisse ne l'aurait pas mieux dit !!!

Vous avez dit "politique sociale" ? Quand on est jamais mieux servi que par les plus pauvres, est-ce bien le terme ?