MENACE MAFFIOCRATE

Même si elle peut paraître paradoxale, il ne faut pas sous-estimer l’alliance de moins en moins discrète des lobbies transnationaux et des populismes identitaires. Elle est du même ordre que celle qui lia les grands patrons libéraux et les partis fascistes dans les années trente du XX^e siècle. À l’époque, les intérêts des uns et des autres se rejoignaient à l’intérieur d’un espace national. Giovanni Agnelli se satisfaisait de Mussolini et Fiat connut une belle croissance malgré la politique d’autarcie du Duce ; IG Farben devint un empire industriel avec la bénédiction du Führer. Les premiers faisaient fructifier leur capital en soutenant les seconds qui assuraient la protection de leurs affaires. Aujourd’hui, l’alliance a changé d’échelle mais elle travaille toujours aux mêmes fins. Pour mieux assurer la « croissance » des Firmes transnationales en contournant les lois établies par les États, les lobbies corrompent ceux qu’ils ne contrôlent pas et s’emploient, désormais, à soutenir l’avènement de gouvernements qui leur garantiront le maintien de l’ordre voulu dans le cadre d’un espace planétaire consciencieusement compartimenté. Les lobbies ne font jamais que répéter la méthode qui leur a toujours réussi : diviser pour régner.